Demi-anneau

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En mathématiques, un demi-anneau, ou semi-anneau, est une structure algébrique ( E , + , × , 0 , 1 ) {\displaystyle (E,+,\times ,0,1)} qui a les propriétés suivantes :

Ces propriétés sont proches de celles d'un anneau, la différence étant qu'il n'y a pas nécessairement d'inverses pour l’addition dans un demi-anneau.

Un demi-anneau est commutatif quand son produit est commutatif ; il est idempotent quand son addition est idempotente. Parfois on distingue les demi-anneaux et les demi-anneaux unifères : dans ce cas, la structure multiplicative n'est qu'un demi-groupe, donc ne possède pas nécessairement un élément neutre. En général, on demande aussi que 0 ≠ 1 {\displaystyle 0\neq 1} . Un demi-anneau qui ne possède pas nécessairement un élément neutre pour sa multiplication est parfois appelé hémi-anneau (hemiring en anglais).

Contrairement à ce qui se passe pour les anneaux, on ne peut démontrer que 0 est un élément absorbant à partir des autres axiomes.

Domaines d'application

Les demi-anneaux se retrouvent souvent en :

Exemples

Premiers exemples

x ⊕ y = − log ⁡ ( e − x + e − y )   , {\displaystyle x\oplus y=-\log(e^{-x}+e^{-y})\ ,} et + {\displaystyle +} pour multiplication, élément zéro + ∞ {\displaystyle +\infty } et élément unité 0 {\displaystyle 0} .

Exemples généraux

Demi-anneau tropical

Article détaillé : Mathématiques tropicales.

Transfert de structure

Par transfert de structure :

Demi-anneau complet et continu

Un monoïde complet est un monoïde commutatif qui possède une opération de sommation infinie ∑ I {\displaystyle \sum _{I}} pour tout ensemble d'indices I {\displaystyle I} et tel que les propriétés suivantes sont vérifiées,,, :

∑ i ∈ ∅ m i = 0 ; ∑ i ∈ { j } m i = m j ; ∑ i ∈ { j , k } m i = m j + m k pour j ≠ k {\displaystyle \sum _{i\in \emptyset }{m_{i}}=0;\quad \sum _{i\in \{j\}}{m_{i}}=m_{j};\quad \sum _{i\in \{j,k\}}{m_{i}}=m_{j}+m_{k}\quad {\textrm {pour}}\;j\neq k}

et

∑ j ∈ J ∑ i ∈ I j m i = ∑ i ∈ I ( m i ) si ⋃ j ∈ J I j = I et I j ∩ I j ′ = ∅ pour j ≠ j ′ {\displaystyle \sum _{j\in J}{\sum _{i\in I_{j}}{m_{i}}}=\sum _{i\in I}(m_{i})\;{\textrm {si}}\bigcup _{j\in J}I_{j}=I\;{\textrm {et}}\;I_{j}\cap I_{j'}=\emptyset \;{\textrm {pour}}\;j\neq j'}

Un monoïde continu est un monoïde ordonné pour lequel tout ensemble ordonné filtrant a une borne supérieure qui de plus est compatible avec l'opération de monoïde :

a + sup S = sup ( a + S )   . {\displaystyle a+\sup S=\sup(a+S)\ .}

Les deux concepts sont étroitement liés : un monoïde continu est complet, la somme infinie peut en effet être définie par :

∑ I a i = sup ∑ E a i {\displaystyle \sum _{I}a_{i}=\sup \sum _{E}a_{i}}

où le "sup" est pris sur tous les sous-ensembles finis E de I et chaque sommation, dans le membre droit, porte donc sur un ensemble fini.

Un demi-anneau complet est un demi-anneau pour lequel le monoïde additif est un monoïde complet, et qui vérifie les lois de distributivité infinie suivantes,, :

∑ i ∈ I ( a ⋅ a i ) = a ⋅ ( ∑ i ∈ I a i ) {\displaystyle \sum _{i\in I}{(a\cdot a_{i})}=a\cdot {\bigl (}\sum _{i\in I}{a_{i}}{\bigl )}} et ∑ i ∈ I ( a i ⋅ a ) = ( ∑ i ∈ I a i ) ⋅ a {\displaystyle \sum _{i\in I}{(a_{i}\cdot a)}={\bigl (}\sum _{i\in I}{a_{i}}{\bigl )}\cdot a} .

Un exemple de demi-anneaux complet est l'ensemble des parties d'un monoïde pour l'union ; le demi-anneau des matrices à entrées dans un demi-anneau complet est lui-même un demi-anneau complet.

Un demi-anneau continu est un monoïde continu dont la multiplication respecte l'ordre et le bornes supérieures. Le demi-anneau N ∪ {∞} avec l'addition, la multiplication, et l'ordre naturel est une demi-anneau continu.

Tout demi-anneau continu est complet et on peut inclure cette propriété dans la définition.

Demi-anneau étoilé

Un demi-anneau étoilé (en anglais star semiring ou starsemiring est un demi-anneau muni d'un opérateur unaire supplémentaire noté « * » satisfaisant,,, :

a ∗ = 1 + a a ∗ = 1 + a ∗ a . {\displaystyle a^{*}=1+aa^{*}=1+a^{*}a.}

Exemples de demi-anneaux étoilés:

R ∗ = ⋃ n ≥ 0 R n {\displaystyle R^{*}=\bigcup _{n\geq 0}R^{n}} . Cette opération est la fermeture réflexive et transitive de la relation R.

Algèbre de Kleene

Une algèbre de Kleene est un demi-anneau étoilé avec une addition idempotente; elles interviennent en théorie des langages et dans les expressions régulières.

Demi-anneau de Conway

Un demi-anneau de Conway est un demi-anneau étoilé qui vérifie les équations suivantes entre l'opération étoile et l’addition et la multiplication, :

( a + b ) ∗ = ( a ∗ b ) ∗ a ∗ , {\displaystyle (a+b)^{*}=(a^{*}b)^{*}a^{*},\,} ( a b ) ∗ = 1 + a ( b a ) ∗ b . {\displaystyle (ab)^{*}=1+a(ba)^{*}b.\,}

Les trois premiers exemples ci-dessus sont aussi des demi-anneaux de Conway.

Demi-anneau itératif

Un demi-anneau itératif (en anglais iteration semiring) est un demi-anneau de Conway qui vérifie les axiomes de Conway des groupes associés par John Conway aux groupes dans les demi-anneaux étoilés

Demi-anneau étoilé complet

Un demi-anneau étoilé complet est un demi-anneau où l'étoile a les propriétés habituelles de l'étoile de Kleene ; on la définit à l'aide de l'opérateur de sommation infinie par :

a ∗ = ∑ j ≥ 0 a j {\displaystyle a^{*}=\sum _{j\geq 0}{a^{j}}}

avec a 0 = 1 {\displaystyle a^{0}=1} et a j + 1 = a ⋅ a j = a j ⋅ a {\displaystyle a^{j+1}=a\cdot a^{j}=a^{j}\cdot a} pour j ≥ 0 {\displaystyle j\geq 0} .

Les demi-anneaux des relations binaires, des langages formels et des nombres réels non négatifs étendus sont étoilés complets.

Un demi-anneau étoilé complet est aussi un demi-anneau de Conway mais la réciproque n'est pas vraie. Un exemple est fourni par les nombres rationnels non négatifs étendus { x ∈ Q ∣ x ≥ 0 } ∪ { ∞ } {\displaystyle \{x\in \mathbb {Q} \mid x\geq 0\}\cup \{\infty \}} avec l’addition et la multilication usuelles.

Notes et références

  1. Golan 1999, p. 1.
  2. Sakarovitch 2009, p. 28.
  3. Alexander E. Guterman, « Rank and determinant functions for matrices over semirings », dans Nicholas Young et Yemon Choi (éditeurs), Surveys in Contemporary Mathematics, Cambridge University Press, coll. « London Mathematical Society Lecture Note Series » (no 347), 2008 (ISBN 0-521-70564-9, zbMATH 1181.16042), p. 1–33.
  4. Lothaire 2005, p. 211.
  5. Claude Pair, « Sur des algorithmes pour des problèmes de cheminement dans les graphes finis », dans P. Rosentiehl, Théorie des graphes (journées internationales d'études) -- Theory of Graphs (internainal symposium), Dunod (Paris) et Gordon and Breach (New York), 1966
  6. Droste et Kuich 2009, p. 7-10.
  7. Berstel et Reutenauer 2011, p. 4.
  8. Jean-Éric Pin, « Tropical Semirings », dans J. Gunawardena, Idempotency (Bristol, 1994), Cambridge, Cambridge University Press, coll. « Publ. Newton Inst. 11 », 1998,, p. 50-69.
  9. Imre Simon, « Recognizable sets with multiplicities in the tropical semiring », dans Mathematical Foundations of Computer Science (Carlsbad, 1988), Springer, coll. « Lecture Notes in Computer Science » (no 324), 1988 (lire en ligne), p. 107–120.
  10. Mathoverflow, 2011, What's tropical about tropical algebra? sur Mathoverflow
  11. Udo Hebisch, « Eine algebraische Theorie unendlicher Summen mit Anwendungen auf Halbgruppen und Halbringe », Bayreuther Mathematische Schriften, vol. 40,‎ 1992, p. 21–152 (zbMATH 0747.08005)
  12. Werner Kuich, « ω-continuous semirings, algebraic systems and pushdown automata », dans Michael S. Paterson (éditeur), Automata, Languages and Programming (17th International Colloquium, Warwick University, England, July 16-20, 1990), Springer-Verlag, coll. « Lecture Notes in Computer Science » (no 443),‎ 1990 (ISBN 3-540-52826-1), p. 103–110
  13. Kuich 2011.
  14. Sakarovitch 2009, p. 471.
  15. Zoltán Ésik et Hans Leiß, « Greibach normal form in algebraically complete semirings », dans Julian Bradfield, Computer Science Logic (16th international workshop, CSL 2002, 11th annual conference of the EACSL, Edinburgh, Scotland, September 22-25, 2002), Berlin, Springer-Verlag, coll. « Lecture Notes in Computer Science » (no 2471), 2002 (zbMATH 1020.68056), p. 135–150.
  16. Ésik 2008.
  17. Daniel J. Lehmann, « Algebraic structures for transitive closure », Theoretical Computer Science, vol. 4, no 1,‎ 1977, p. 59-76.
  18. Berstel et Reutenauer 2011, p. 27.
  19. Ésik et Kuich 2004.
  20. John H. Conway, Regular algebra and finite machines, Londres, Chapman and Hall, 1971 (ISBN 0-412-10620-5, zbMATH 0231.94041)
  21. Droste et Kuich 2009, Theorem 3.4 p. 15.

Bibliographie