Dans l'article d'aujourd'hui, nous allons plonger dans le monde fascinant de Christianisme oriental, explorer ses différentes facettes et approfondir son impact dans différents domaines de la vie. Depuis son origine jusqu'à son évolution aujourd'hui, Christianisme oriental a fait l'objet d'intérêt et de débats, suscitant la curiosité des experts comme des fans. Dans cette optique, nous en apprendrons davantage sur Christianisme oriental et sa pertinence dans la société, ainsi que son influence sur les aspects quotidiens et sur le développement de diverses disciplines. Préparez-vous à vous lancer dans un voyage passionnant à travers l'histoire, l'actualité et l'avenir de Christianisme oriental.
Les historiens emploient cette expression pour désigner la chrétienté de l'Europe orientale après le schisme de 1054, par opposition au « christianisme occidental ». Cette rupture, qui a vu se définir un Occident « latin » et un Orient « byzantin », a eu des répercussions à la fois politiques, théologiques et culturelles.
L'Église orthodoxe, avec ses quelque 280 millions de fidèles au début du XXIe siècle, forme une communauté largement majoritaire parmi les communautés issues de ce christianisme oriental.
Les « chrétiens d'Orient », quant à eux, sont des chrétiens de diverses confessions (antéchalcédoniens, orthodoxes, catholiques, protestants) qui vivent au Proche et au Moyen-Orient. Ils représentent une petite minorité de 10 à 11 millions de personnes.
Origines
Les Églises chrétiennes d'Orient, ou, Églises orientales, sont les communautés chrétiennes qui se sont formées et organisées au cours des siècles dans la partie orientale de l'Empire romain. Les villes de Jérusalem, d'Antioche et d'Alexandrie jouent le rôle de capitales ecclésiastiques.
En 330, l'empereur Constantin Ier transfère la capitale de l'empire de Rome à Constantinople (rebaptisée Nea Roma, « Nouvelle Rome »), qui devient un grand foyer intellectuel. À Rome, première capitale impériale, l'évêque de la capitale impériale (qui fait remonter la fondation de son Église à l'apôtre Pierre) a rang de patriarche, avec les titres (initialement purement honorifiques) de « pontife » et de « premier parmi ses pairs » (en latin Primum inter pares). Le premier concile de Constantinople en 381 place le siège de Constantinople au second rang, juste après celui de Rome.
On aboutit alors à la Pentarchie : les cinq centres historiques de Rome, Constantinople, Alexandrie, Antioche et Jérusalem (dans leur ordre de préséance et de primauté). En dehors de l'Empire romain, les chrétiens sont libres de s'organiser en Églises indépendantes.
Le monde chrétien connaît ensuite plusieurs controverses christologiques, ainsi que des bouleversements idéologiques et politiques.
Présentation
Les différends théologiques apparus lors des conciles d'Éphèse en 431 (proclamation de Marie en tant que Théotokos, « mère de Dieu ») et de Chalcédoine en 451 (proclamation de la double nature du Christ, vrai Dieu et vrai Homme) ont conduit à la naissance de plusieurs traditions au sein du christianisme.
Certains de ces fidèles forment aujourd'hui une partie des 11 millions de chrétiens d'Orient.
Églises des trois conciles
Les Églises des trois conciles (anciennement « orthodoxes orientales », Oriental Orthodox en anglais) ont accepté le troisième concile œcuménique (celui d'Éphèse, en 431), d'où leur appellation « des trois conciles », et refusé le quatrième (celui de Chalcédoine, en 451, qui condamne le monophysisme). Parfois nommées « monophysites », elles comprennent :
Elles comptent en tout environ 60 millions de baptisés.
Certains de ces fidèles forment aujourd'hui une partie des chrétiens d'Orient, qui sont environ 11 millions en totalité.
L'ensemble antéchalcédonien
Les Églises des deux et des trois conciles récusent la christologie du concile de Chalcédoine (451), (qui condamne le monophysisme et affirme l'existence de deux natures, divine et humaine, en la personne unique de Jésus-Christ), ce qui leur vaut l'appellation d'« antéchalcédoniennes ».
Elles ne font pas partie de l'Église orthodoxe proprement dite mais sont en dialogue avec elle. Odon Vallet souligne qu'elles « ont affirmé de nettes différences dogmatiques et ne sont donc pas orthodoxes ».
L'Église orthodoxe, ou « orthodoxe chalcédonienne » (Eastern Orthodox en anglais), c'est-à-dire la communion des Églises des sept conciles, se qualifie elle-même d'« Église orthodoxe ». Elle représente l'une des trois confessions majeures du christianisme, avec le catholicisme et le protestantisme, et réunit 12% des 2,4 milliards de chrétiens. Selon l'Atlas du christianisme mondial, la population orthodoxe compte près de 275 millions de fidèles en 2010. La majorité d'entre eux (177 millions) vit en Europe de l'Est, dont plus de 110 millions en Russie. Ces chiffres augmentent ensuite jusqu'à un total de 283,1 millions.
L'Église orthodoxe (ou ensemble des Églises « byzantino-slaves »), se divise en :
Les Églises catholiques orientales (improprement nommées « uniates ») font pleinement partie de l'Église catholique (Église des 21 conciles). Elles sont « romaines » mais de rite non latin.
Selon l'Annuaire pontifical, les Églises catholiques orientales comptent 18 millions de fidèles, soit 1,5% des catholiques, qui sont plus de 1,2 milliard en tout.
Certains de ces fidèles forment aujourd'hui une partie des chrétiens d'Orient, qui sont environ 11 millions en totalité.
424 : les Églises de Mésopotamie et de Perse se proclament indépendantes, pour ne plus être soupçonnées de soutenir l'Empire romain ; ainsi est née l'Église de l'Orient.
431 : les thèses nestoriennes sont considérées comme hérétiques au concile d'Éphèse. Les nestoriens affirment que deux personnes différentes coexistent en Jésus-Christ : l'une divine et parfaite, l'autre humaine et faillible.
451 : le concile de Chalcédoine proclame l'unique personne du Christ en deux natures, divine et humaine. Ce dogme, accepté par la majorité des Églises tant en Occident qu'en Orient (de la Grèce au Caucase), est rejeté par certaines Églises d'Orient, celles dites « des trois conciles », et appelées à tort « monophysites ».
484 : l'Église de l'Orient adopte le nestorianisme comme doctrine officielle.
VIIe - VIIIe siècles : trois des centres du christianisme oriental (Alexandrie, Antioche et Jérusalem) tombent aux mains des musulmans : la vie chrétienne y continue, avec le statut de dhimmis (« protégés »), mais seules Constantinople et Rome gardent leur liberté politique.
IXe siècle : évangélisation des peuples slaves. Les Slaves occidentaux (au sens géographique, non linguistique : Polonais, Tchèques, Slovaques, Slovènes, Croates) se rattachent à Rome, les Slaves orientaux (Serbes, Bulgares et Rus' de Kiev) à Constantinople.
1439-1445 : au concile de Florence, l'Église catholique décide d'accorder la liberté liturgique aux Églises d'Orient en échange de leur reconnaissance de l'autorité du pape et des dogmes catholiques.
1589 : création du patriarcat de Moscou qui se proclame « troisième Rome » (la seconde étant Constantinople) et nouveau centre de l'orthodoxie. Désormais, la moitié des chrétiens orthodoxes vivent sous domination musulmane (essentiellement turque ottomane) : seuls y échappent les habitants des trois principautés roumanophones (vassales, elles aussi, des turcs, mais autonomes) de Transylvanie, Moldavie, Valachie, et ceux de la Russie. Dès lors, la Russie se pose en championne et protectrice de tous les orthodoxes.
XIXe siècle : la pression de la Russie et l'affaiblissement de l'Empire turc aboutissent à la libération progressive des chrétiens orientaux du Caucase et des Balkans ; ceux d'Anatolie, en revanche (Grecs et Arméniens pour l'essentiel), restent sous domination turque, et sont expulsés de Turquie au début du XXe siècle en application du traité de Lausanne.
XXe siècle et XXIe siècle : l'augmentation de la tension internationale, à la suite de l'opposition Israéliens/Palestiniens et, par le jeu des alliances et des solidarités, Occidentaux chrétiens/monde musulman, aboutit au Proche et Moyen-Orient à une diminution de la tolérance des majorités musulmanes envers les minorités chrétiennes en Égypte, Syrie, Irak, Iran et Azerbaïdjan, d'où une émigration continue des chrétiens, surtout les catholiques melkites, syriaques et arméniens, liés à Rome et donc souvent considérés comme des agents d'influence de l'Occident,,.
La fin de l'Union soviétique et de la domination russo-soviétique en Europe centrale et orientale a permis une nouvelle liberté religieuse et un renouveau des Églises orthodoxes et catholiques orientales dans cette région. Cela ne va pas sans situations conflictuelles.
La situation est particulièrement complexe en Ukraine et en Roumanie avec la restauration des églises grecque-catholique ukrainienne et grecque-catholique roumaine (qui avaient été liquidées en 1946 au bénéfice respectivement des églises orthodoxe russe et orthodoxe roumaine) et avec la création de plusieurs Églises orthodoxes nouvelles, ne voulant plus être inféodées aux hiérarchies en place à l'époque communiste. La tension tient aussi aux conflits à propos de la restitution de lieux de culte anciennement « Uniates », que les églises orthodoxes ont reçu du pouvoir communiste et qu'elles entendent conserver. L'Église orthodoxe russe, pour qui l'Ukraine fait partie de son territoire canonique traditionnel et qui se considère comme étant la seule héritière légitime de l'ancienne Rus' kievienne, suit cette évolution avec intérêt et préoccupation. Des évolutions similaires peuvent être observées en Biélorussie (où la liberté religieuse est très relative), en Moldavie et chez les Russes des pays baltes.
La Russie elle-même connaît de nombreux débats et situations conflictuelles (rôle et positionnement de l'Église orthodoxe officielle et de ses dirigeants pendant la période soviétique, rapports avec l'Église orthodoxe russe hors frontières, développement de l'Église grecque-catholique russe, la sortie de la clandestinité de l'« Église des catacombes », l'encadrement de la diaspora russe en Occident…).
La tendance des dernières décennies est celle d'une émigration des chrétiens des pays du Proche- et du Moyen-Orient vers l'Europe occidentale, l'Amérique du Nord et l'Australie. Aujourd'hui, certaines Églises orientales peuvent pratiquement être considérées comme des « Églises en diaspora », à l'exemple de l'Église apostolique assyrienne de l'Orient dont le primat et la majorité des fidèles sont aujourd'hui installés en Occident. Ces départs de zones traditionnellement chrétiennes peuvent avoir différentes causes, économiques, politiques ou religieuses.
Les communautés une fois installées en Occident peuvent connaître des évolutions diverses : de l'assimilation et la perte de l'identité culturelle et religieuse, à la réaffirmation et au renouveau de cette identité.
Julius Assfalg et Paul Krüger, Petit dictionnaire de l'Orient chrétien, Brepols, Turnhout, 1991 (ISBN2503500625)
Ghislain Brunel (dir.), La présence latine en Orient au Moyen Âge, Centre historique des Archives nationales / Champion (col. Documents inédits des Archives nationales), Paris, 2000 (ISBN2745304097)
Alain Ducellier, Byzance et le monde orthodoxe, Armand Colin (col. U), Paris, 1997 (3e éd.) (ISBN2200015216)
Alain Ducellier, Chrétiens d'Orient et Islam au Moyen Âge VIIe – XVe siècle, Armand Colin (col. U), Paris, 1999 (ISBN2200014481)
Anne-Marie Eddé, Françoise Micheau et Christophe Picard, Communautés chrétiennes en pays d'Islam du début du VIIe siècle au milieu du XIe siècle, SEDES, Paris, 1997 (ISBN2718190353)
Raymond Janin, Les Églises et les rites orientaux, Letouzey & Ané, Paris, 1997 (ISBN2706302062) (5e éd. avec compléments bibliographiques, 1re éd. 1922)
Pierre Maraval, Lieux saints et pèlerinages d'Orient : histoire et géographie, des origines à la conquête arabe, Cerf, Paris, 1985 (ISBN2204022144)
Jean Meyendorff, Unité de l'Empire et divisions des chrétiens : l'Église de 450 à 680, Cerf, Paris, 1993 (ISBN2204046469)
Jean Meyendorff et Aristeides Papadakis, L'Orient chrétien et l'essor de la papauté : l'Église de 1071 à 1453, Cerf, Paris, 2001 (ISBN2204066710)
Jean Richard, La papauté et les missions d'Orient au Moyen Âge (XIIIe – XVe siècles), École française de Rome, Rome, 1998 (ISBN2728305196)