Chico Buarque

Chico Buarque Description de cette image, également commentée ci-après Chico Buarque en 2009.Informations générales
Nom de naissance Francisco Buarque de Hollanda
Naissance 19 juin 1944
Rio de Janeiro (Brésil)
Nationalité Drapeau du Brésil Brésil
Activité principale Chanteur, compositeur, dramaturge, écrivain
Genre musical Bossa nova, MPB, samba, choro
Années actives Depuis 1962
Labels Philips, Disques Barclay, Universal Music, RCA Records, BMG Entertainment, Sony Music
Site officiel http://www.chicobuarque.com.br/

Francisco Buarque de Hollanda, plus connu sous le diminutif Chico Buarque, né le 19 juin 1944 à Rio de Janeiro, est un chanteur, compositeur, acteur, dramaturge et écrivain brésilien.

Il fait partie, aux côtés notamment de Caetano Veloso et de Gilberto Gil, des artistes ayant amené à la fin des années 1960 un renouveau majeur dans la musique brésilienne. Ils sont parmi les initiateurs du genre appelé Música Popular Brasileira (MPB), issu de la fusion des styles qui les environnent comme la bossa nova, la samba, le choro, le jazz ou le rock 'n' roll tout en étant le support d'une expression contestataire face à la dictature militaire.

Biographie

Francisco Buarque de Hollanda, dit « Chico Buarque », est le fils de l'historien et sociologue Sérgio Buarque de Holanda, qui reçoit la visite de nombre d'artistes et d'intellectuels du moment. Sa mère est pianiste amateur. Chico Buarque grandit dans cette ambiance culturelle et artistique et s'en imprègne. Son père ayant été nommé à l'université de Rome, la famille vit en Italie de 1953 à 1954. C'est en Italie que Chico Buarque croise pour la première fois le diplomate, poète et parolier Vinícius de Moraes avec qui il collaborera à de nombreuses reprises ultérieurement.

De retour au Brésil, Chico Buarque poursuit ses études et commence à écrire des poèmes. En 1963, il entre à la faculté d'architecture de l'université de São Paulo pour étudier l'architecture et l'urbanisme. Il abandonnera ses études en cinquième année, préférant poursuivre sa carrière musicale.

À l'âge de 20 ans, en 1964, il commence à se faire remarquer, en participant à des concerts d'écoles. Un an plus tard, il sort son premier 45 tours (Pedro pedreiro, Sonho de um carnaval). La chanteuse Nara Leão, « muse de la bossa nova », interprète certaines de ses chansons. Chico Buarque, outre les artistes emblématiques de la bossa nova (Antônio Carlos Jobim, Vinícius de Moraes, Francis Hime, etc.), fréquente les musiciens phares du tropicalisme (Gilberto Gil, Caetano Veloso…). Peu de temps après, en 1966, sa chanson A banda le rend célèbre en gagnant une première place ex-æquo au TV Records MPB Festival. Cette même année, il enregistre son premier 33 tours (Chico Buarque de Hollanda, RGE). Il commence à avoir des ennuis avec la censure, sa chanson Tamandaré est interdite.

Chico Buarque chantant à la télévision Rio, 1967. Archives nationales du Brésil.

En 1968, sa chanson Sabia (paroles : Chico Buarque, musique : Antônio Carlos Jobim) remporte le premier prix du Festival Internacional da Canção. La même année, il participe à la Passeata dos cem mil, manifestation d'étudiants, artistes et intellectuels contre la dictature militaire. Il doit aussi affronter la censure du pouvoir dictatorial à la suite de sa pièce de théâtre musicale Roda Viva. La pièce, créée en 1967, devient un symbole de la résistance à la dictature lors de la seconde série de représentations. Un groupe du commando Chasse aux communistes envahit le théâtre Galpão à São Paulo, en juillet 1968, attaquant les artistes et détruisant la scène. Le jour suivant, Chico Buarque se rend sur place pour soutenir le groupe et lance un mouvement organisé en défense de Roda Viva et contre la censure brésilienne.

En décembre 1968, après la promulgation de l'AI-5, son militantisme et son engagement contre le régime militaire en place à l'époque le conduisent en prison. En 1969, il s'exile en Italie. Dans sa chanson Samba de Orly (paroles de Vinicius de Moraes, musique avec Toquinho), il évoque sa nostalgie du Brésil.

Il rentre rapidement au pays en 1970 et contourne tant bien que mal la censure des autorités brésiliennes. C'est ainsi que Apesar de você (« Malgré Toi ») passe à travers les mailles de la censure et devient un hymne contre la dictature. En 1973, sa pièce de théâtre musicale Calabar ou o elogio da traição (écrite en collaboration avec Ruy Guerra) est censurée. Il en va de même pour l'album Chico canta Calabar. Sa chanson Calice, créée la même année avec Gilberto Gil, qui dénonce, à travers un jeu de mots, le rôle de l'Église dans la dictature militaire (calice se traduit par calice, mais cale-se veut dire « tais-toi ») est aussi censurée. Pour déjouer la censure, il crée et compose certaines de ses chansons, par exemple Acorda amor, sous le pseudonyme de Julinho da Adelaide.

Tom Jobim et Chico Buarque, 1968. Archives Nationales du Brésil.

Chico Buarque est très actif dans le domaine de la chanson. Il a collaboré avec des artistes comme Caetano Veloso, Antônio Carlos Jobim, Vinícius de Moraes, Edu Lobo, Milton Nascimento, Maria Bethânia, Toquinho, Francis Hime, Ruy Guerra, Nara Leão, Dionne Warwick, Ennio Morricone, Johnny Alf, Miúcha, Elza Soares, Mestre Marçal, Ana Belén, Zeca Pagodinho, Sergio Endrigo, Nana Caymmi, Pablo Milanés, João do Vale, Elba Ramalho… On citera parmi ses nombreuses chansons, outre celles déjà évoquées : Partido alto, Embarcação, Eu te amo, Mar e lua, Pivete, Valsa rancho, Meu caro amigo, Olha Maria, A noiva da cidade, Retrato em branco e preto, Trocando em miúdos, Apesar de você, Bastidores, Brejo da cruz, Carioca, Carolina, Chão de Esmeraldas, Construção, Cordão, Desalento, Estação derradeira...

Il participe aussi à l'écriture de plusieurs musiques de films. Un de ses « tubes », O que será (repris en France avec d'autres paroles par Nicole Croisille puis Claude Nougaro) est d'ailleurs tiré de la musique du film Dona Flor et ses deux maris réalisé en 1976 par Bruno Barreto.

Chico Buarque connaît aussi le succès comme auteur de pièces de théâtre (en 1975, sa pièce Gota d'água est récompensée par un Prêmio Molière). Il écrit, par ailleurs, des romans (Estorvo, Benjamim, Budapeste), des nouvelles (Fazenda modelo), des recueils de poèmes (À Bordo do Rui Barbosa) et même un livre pour enfants (Chapeuzinho amarelo).

En 1978, Lula Pena, chanteuse de fados, interprète ses textes.

En 1980, le réalisateur argentin Maurício Berú réalise un documentaire sur Chico Buarque : Certas palavras.

Il continue à mener une activité politique militante. En 1978, il se rend à Cuba. En 1980, il se produit pour la fête de la revue Avante (journal du Parti communiste portugais). La même année, il participe à une tournée, avec 64 autres artistes brésiliens en Angola. En 1983-1984, il soutient activement le mouvement Diretas Já qui revendique des élections démocratiques. C'est à cette occasion qu'il compose sa chanson Vai passar.

En 1988, sa chanson Essa Moça Tá Diferente, enregistrée en 1969, est utilisée comme illustration sonore d'un spot publicitaire pour Schweppes Dry et le fait connaître du grand public français.

En 1998, l'école de samba de Rio de Janeiro, Mangueira, gagne le défilé du carnaval carioca avec, comme thème, un hommage à Chico Buarque.

En 2000, le film Estorvo réalisé par Ruy Guerra d'après le roman de Chico Buarque est présenté lors du 53e Festival de Cannes.

Il apporte son soutien à l'ancien et actuel président Lula da Silva pour l'élection présidentielle de 2022 au Brésil.

Adaptations françaises de chansons de Chico Buarque

Plusieurs chansons de Chico Buarque ont eu des versions en français et ont été chantées par des interprètes tels que :

Par ailleurs, Chico Buarque a enregistré en duo avec Didier Sustrac la chanson Ça sert à quoi.

Discographie

Théâtre

Œuvre littéraire

Romans

Poésie

Nouvelle

Filmographie

Références

  1. Voir sur pascalmaillard.over-blog.com.
  2. On trouvera des traductions françaises de certaines chansons sur ce blog.
  3. François-Xavier GOMEZ, « L’après-fado de Lula Pena », Libération.fr,‎ 13 juin 2013 (lire en ligne, consulté le 23 octobre 2017)
  4. Ce spot, intitulé La Plage et primé par un 7 d'or, fut conçu par Alain Valliergues (concepteur-rédacteur) et Nathalie Le Barazer (directrice artistique) de l'agence parisienne FCB, réalisé par l'allemand Chico Bialas et coproduit par Axel Productions (Saint-Cloud) et Zohar (Rio de Janeiro), cf. (en) Philip Sweeney, « If it sounds familiar . . . : Philip Sweeney on the links between roots music and advertising », The Independent,‎ 9 juillet 1992 (lire en ligne).
  5. « Au Brésil, les cachets des artistes deviennent un argument de campagne », Le Monde.fr,‎ 21 juin 2022 (lire en ligne, consulté le 11 septembre 2022)
  6. Cf. passage sur la « carrière allemande » de la chanteuse entre 1966 et 1972 sur l'article Wikipédia

Annexes

Sources bibliographiques

Liens externes