Carte européenne d'assurance maladie

Carte européenne d'assurance maladie française

La carte européenne d'assurance maladie (CEAM) est un document permettant à un ressortissant de l'Union européenne de bénéficier des soins dans un autre État membre que le sien.

Elle remplace depuis le 1er juin 2004, avec généralisation progressive jusqu'au 31 décembre 2005, les formulaires :

Création

Origine

Approuvée lors du Conseil européen de Barcelone des 15 et 16 mars 2002 dans le cadre du « Plan d'action sur les compétences et la mobilité, destiné à supprimer les principaux obstacles à la mobilité professionnelle et géographique au sein de l'UE pour 2005 », la proposition de la Commission européenne de carte européenne de santé visait à remplacer « tous les formulaires actuellement nécessaires pour bénéficier des soins dans un autre État membre » lors d'un séjour temporaire.

La Commission européenne, qui devait présenter une proposition avant le Conseil européen de Thessalonique de 2003, a fait adopter en mars 2003 la procédure et le corpus juridique nécessaire à l'introduction progressive dans ses États membres de la carte européenne d'assurance maladie.

Le calendrier prévoyait trois phases :

Préparation juridique

La Commission administrative des Communautés européennes pour la sécurité sociale des travailleurs migrants (CASSTM) a adopté le 18 juin 2003 trois décisions de mise en œuvre de la carte européenne d'assurance maladie :

  1. une distribution à partir de l'été 2004 pour l'Allemagne, la Belgique, le Danemark, l'Espagne, l'Estonie, la Finlande, la France, la Grèce, l'Irlande, le Luxembourg, la Norvège, la République tchèque, la Slovénie, la Suède ;
  2. une diffusion avant l'été 2005 pour l'Autriche, l'Italie, la Lettonie, le Liechtenstein, la Lituanie, le Portugal ;
  3. une distribution à partir de janvier 2006 pour Chypre, le Royaume-Uni, la Hongrie, l'Islande, Malte, les Pays-Bas, la Pologne, la Slovaquie et la Suisse.

Caractéristiques

La carte européenne d'assurance maladie (CEAM) :

  1. le nom, le prénom, la date de naissance, le numéro de sécurité sociale du titulaire de la carte;
  2. le numéro et la date d'expiration de la carte ;
  3. le code du pays émetteur de la carte ;
  4. le numéro d'identification du régime d'assurance maladie du titulaire.

Obtention de la carte

En Finlande, la CEAM est accordée par Kela à tous les bénéficiaires du système de couverture sociale finlandais. Elle peut être commandée par téléphone ou en remplissant le formulaire SV 193sr. Un détenteur de la CEAM recevant des soins de la part d'une institution médicale privée en Finlande devra dans un premier temps avancer les soins puis présenter le reçu de ces soins, ainsi que sa CEAM, dans un centre Kela/FPA.

En France, on peut en faire la demande en ligne sur le service de l'assurance maladie. La demande peut être faite par téléphone au 3646. Cependant, il faut noter qu'il est impossible d'obtenir cette carte pour les ayants droit qui sont rattachés à un autre dossier que celui du demandeur de la carte européenne. Par exemple si des enfants sont rattachés au dossier de l'un des parents et que c'est l'autre parent qui demande l'édition de la carte. Dans ce cas, le parent qui possède le dossier auquel sont attachés les ayants droit en premier lieu doit faire la demande (notion de dossier prioritaire).

En Roumanie, la carte est délivrée par la Casa Națională de Asigurări de Sănătate.

Application

La CEAM ne certifie pas automatiquement que les soins médicaux sont gratuits puisque certains pays de l'UE demandent à la personne d'avancer les frais. En revanche, la CEAM garantit le remboursement de ceux-ci.

En Espagne, les personnes qui ont une assurance maladie privée avec une couverture internationale doivent avancer les frais puis demander leur remboursement.

En France, pour les seuls soins médicalement nécessaires durant le séjour, la CEAM ou à défaut le CPR, permet à son porteur d’être traité dans les hôpitaux français, comme s’il était assuré d’un régime obligatoire d’assurance maladie français. Si ce patient est couvert par l'assurance maladie d’un autre État membre, il ne devra régler directement que la part restant à la charge d’un assuré d’un régime français qui ne disposerait pas d’assurance maladie complémentaire, c'est-à-dire éventuellement le ticket modérateur ou les forfaits hospitaliers. Pour des soins programmés, le patient doit être en possession du formulaire E112 remis par son état d’affiliation. Sur la base des tarifs français, la prise en charge des frais dispensés se fait via la Caisse primaire d'assurance maladie de rattachement de l'hôpital.

En Italie, la carte est présente au dos de la carte de santé. Celle-ci est délivrée à toutes personnes inscrites et prises en charge par le Service national de santé (à l'exception des bénéficiaires de l'inscription volontaire). Pour ces non-bénéficiaires de l'inscription volontaire, les personnes suivantes ne sont pas admissibles à obtenir la CEAM italienne:

Système d'échange électronique d'informations sur la sécurité sociale

Afin de permettre la mise en œuvre des règles de coordination de la sécurité sociale européenne, une base de données en ligne a été créée. À l'origine appelée CLD (pour Code List Database), elle fut renommée EESSI (pour « échange électronique d'informations sur la sécurité sociale »). Elle permet d’obtenir les coordonnées (adresse, numéro de téléphone, adresse mail, numéro de télécopie) de tous les organismes européennes de soins de santé ou d’assurance maladie, en saisissant les numéros d’identification et/ou l’acronyme figurant sur la carte européenne d’assurance maladie.

Version électronique de la Carte européenne d'assurance maladie (e-CEAM)

C'est la troisième étape du projet lancé en 2002 proposant à terme la dématérialisation progressive de tous les formulaires de prise en charge qui empêchent la mobilité des assurés européens dans l’Union. Le consortium européen NETC@RDS (Allemagne, Autriche, Finlande, France, Grèce, Hongrie, Italie, Liechtenstein, Norvège, Pays-Bas, Pologne, République tchèque, Roumanie, Slovaquie, Slovénie) est chargé de la mise au point de cette carte électronique. Le projet est coordonné par le GIE SESAM-VITALE français. Mais les difficultés sont nombreuses car il est difficile de déployer un système interopérable alors que chaque pays européen présente chacun des contraintes spécifiques sur le plan technologique ou de l'architecture de ses systèmes d’information de santé. En outre quelques États ont lancé leur programme national de carte de santé électronique :

Le déploiement initial de la future e-CEAM a été annoncé à partir de 2010.

Validité

La carte européenne d'assurance maladie est valide dans les pays suivants :

Notes

  1. Depuis le 1er juin 2002, en vertu d’un accord bilatéral, les dispositions communautaires européennes sur la sécurité sociale s’appliquent en Suisse et réciproquement.
  2. En Allemagne il existe plusieurs caisses d'assurance maladie : les AOK (Allgemeine Ortskrankenkassen) ou Caisses locales d'assurance maladie, les BKK (Betriebskrankenkasse (de)) ou caisses d'assurance maladie d'entreprises, les BEK, DAK, TK, etc (Verband der Ersatzkassen (de)) ou caisses d'assurance maladie de substitution, les IKK (Innungskrankenkasse (de)) ou Caisses d'assurance maladie corporatives, la Bundesknappschaft (de) ou institution fédérale d'assurance des mineurs, les landwirtschaftliche Krankenkasse (Landwirtschaftliche Krankenversicherung (de)) ou caisses d'assurance maladie agricoles.

Sources

Références

  1. Communiqué de presse de la Commission - 21 février 2003.
  2. Conclusions du Conseil européen de Barcelone 2002, paragraphe 34.
  3. Synthèse - Carte européenne d'assurance maladie.
  4. Décision n° 189.
  5. Décision n° 190.
  6. Décision n° 191.
  7. Décision n° 197.
  8. CEAM - Commission européenne.
  9. EHIC - Kela
  10. Kansaneläkelaitos - 2014.
  11. Informations sur Ameli.fr.
  12. Electronic Directory 2009, p. 1
  13. EESSI - Commission européenne.
  14. Carte SRS-CISS

Bibliographie

Compléments

Articles connexes

Liens externes