Burin (Préhistoire)

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Un burin est un outil préhistorique de pierre taillée, travaillé sur éclat ou sur lame afin qu'il ou elle présente un angle dièdre.

Description

Déchelette les décrit comme des « lames terminées par une pointe en dièdre ». Pour Cheynier, le burin est un angle dièdre intentionnel obtenu par une ou plusieurs fractures réalisées avec la technique du « coup de burin » ; il en résulte un esquille que Chénier appelle « lamelle de coup de burin », qui comporte un petit « bulbe ». Elle présente souvent une « charnière » à son extrémité, avec un « ressaut » typique,.

Plus le burin a été utilisé, plus l'arête est vive.

Technique du coup de burin

La partie active du burin est obtenue au moyen d'une technique de retouche particulière, appelée « technique du coup de burin », qui consiste à détacher, généralement au percuteur tendre, un petit éclat lamellaire dans l'épaisseur du support de façon à créer un pan latéral abrupt plus ou moins perpendiculaire au plan d'aplatissement du support. L'éclat lamellaire ainsi détaché est appelé « chute de burin ». Le dièdre obtenu est beaucoup plus robuste qu'un tranchant d'éclat brut et le burin peut-être ravivé de nombreuses fois en détachant de nouvelles chutes.

Chronologie et fonction

Les burins sont connus tout au long du Paléolithique mais ils sont particulièrement nombreux et diversifiés durant le Paléolithique supérieur, sans doute en relation avec le développement de l'industrie en matière dure animale. En effet, les analyses fonctionnelles (ou « tracéologie ») montrent que les burins étaient souvent associés au travail de l'os ou de bois de cervidés, notamment pour fabriquer des sagaies, des harpons, des propulseurs ou des objets d'art mobilier. Ils pouvaient aussi être utilisés pour réaliser de fines incisions sur la roche dans le cadre de l'art pariétal.

Histoire des classifications

D'après Cheynier (1963), le premier à en reconnaître l'usage est Louis Leguay (1877) qui, toujours selon Cheynay, les appelle des « tarauds ». Cependant la communication de Leguay sur ce sujet en 1877 mentionne à plusieurs reprises Édouard Piette parlant de « burins » mais ne fait aucune mention de « taraud ». Par contre ce mot de « taraud » est employé par d'autres auteurs, dont Gabriel de Mortillet (1867).

La première classification est du capitaine Maurice Bourlon (1911), à la suite de ses fouilles de l’abri de Masnaigre à Marquay (Dordogne) ; une classification qui reçoit l'approbation des abbés L. Bardon, Jean Bouyssonie et Amédée Bouyssonie préalablement à sa publication.

Cette classification est augmentée par plusieurs préhistoriens, notamment Burkitt (1920) qui donne deux catégories principales : ceux à bord droit (comme un tournevis), qui font une encoche en V ; et ceux à bord convexe (comme une gouge), qui font une encoche en U. Noone (1934) y contribue également,.

Les travaux de Bourlon, de Burkitt et de Noone restent largement ignorés jusque dans les années 1950 avec Denise Sonneville-Bordes et Jean Perrot (1956).

Types

Il existe de nombreux types de burins.

Voir aussi

Articles connexes

Bibliographie

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Notes et références

Notes

  1. Les burins de la grotte de Saint-Marcel (Ardèche) présentent tous des fractures en ressaut placées à 35 mm du bord ; ceci a pu servir à l’emmanchement. Voir cheynier 1963, p. 791.

Références

  1. cheynier 1963, p. 791.
  2. Geraldine Lucas, « À propos des burins du Raysse du Flageolet I (Dordogne, France) », Paléo, no 14,‎ 2002, p. 63-76 (lire en ligne , consulté le 16 avril 2019), paragr. 2 (légende dessin).
  3. Luis Siret, « Le Coup de burin moustérien », Bulletin de la Société préhistorique française, vol. 30, no 2,‎ 1933, p. 120-127 (lire en ligne , consulté le 15 avril 2019).
  4. Louis Leguay, « Les procédés employés pour la gravure et la sculpture des os avec le silex », Bulletin et Mémoires de la Société d'Anthropologie de Paris, no 12,‎ 1877, p. 280-296 (lire en ligne , consulté le 16 avril 2019), p. 282.
  5. Leguay 1877.
  6. Gabriel de Mortillet, Promenades préhistoriques à l'Exposition universelle, Paris, éd. C. Reinwald, 1867, sur books.google.fr (lire en ligne), p. 15, 16, 20, 22, 82 (« taraud »). Aucun emploi du mot « burin ».
  7. Maurice Bourlon, « Bibliographie », sur worldcat.org (consulté le 16 avril 2019).
  8. Maurice Bourlon, « Essai de classification des burins. Leurs modes d'avivage », Revue de l'école d'anthropologie de Paris, t. 21,‎ 1911, p. 267-278 (présentation en ligne). Cité dans Movius 1966, p. 50.
  9. Movius 1966, p. 50.
  10. Miles C. Burkitt, « Classification of burins or gravers », Proceedings of the prehistoric society of East Anglia, vol. 3, no 2,‎ 1920, p. 306-310 (résumé).
  11. H.V.V. Noone, « A Classification of Flint Burins or Gravers », The Journal of the Royal Anthropological Institute of Great Britain and Ireland, vol. 64,‎ janvier-juin 1934, p. 81-92 (présentation en ligne).
  12. H.V.V. Noone, « Burins : Un nouvel essai de leur classification », Compte-rendu du congrès préhistorique de France, XIe session,‎ 1934, p. 478-488.
  13. Sonneville-Bordes et Perrin 1956.
  14. François Djindjian, « Burin de Noailles, burin sur troncature et sur cassure : statistique descriptive appliquée à l'analyse typologique », Bulletin de la Société préhistorique française, vol. 74, no 5,‎ 1977, p. 145-154 (lire en ligne , consulté le 15 avril 2019).
  15. Demars et Laurent 1989, p. 52.
  16. Lucas 2002, paragr. 1. (Le Flageolet se trouve à Bézenac en Dordogne. Bassaler est dans la vallée de Planchetorte sur Brive-la-Gaillarde.)
  17. Demars et Laurent 1989, p. 72.
  18. François Bordes, « Observations typologiques et techniques sur le Périgordien supérieur de Corbiac (Dordogne) », Bulletin de la Société préhistorique française, vol. 67, no 4,‎ 1970, p. 105-113 (lire en ligne , consulté le 5 mai 2019), p. 105-106.