Archevêque

Jean-François de Gondi, premier archevêque de Paris.

Dans plusieurs dénominations chrétiennes, un archevêque est un ministre ecclésiastique appartenant à l'ordre épiscopal, mais bénéficiant d'une primauté d'honneur sur les évêques suffragants. Il est souvent à la tête d'une province ecclésiastique.

Dans l'Église catholique

Dans l'Église latine

Ornement extérieur de l'écu d'un archevêque.

Dans l'Église latine, régie par le code de droit canonique, l'archevêque est un prélat qui bénéficie, en vertu d'anciens privilèges attachés à son diocèse ou d'une décision pontificale, d'une dignité supérieure à celle d'un évêque.

Archevêque et archidiocèse

En principe, l'archevêque est l'ordinaire d'une Église particulière appelée archidiocèse. L'ordinaire d'un archidiocèse est dit archevêque ex officio, titre qu'il conservera après son départ.

Un archevêque peut aussi n'être l'ordinaire que d'un simple diocèse ou d'une autre Église particulière. Un tel archevêque est dit archevêque ad personam.

Un archevêque peut n'être l'ordinaire d'aucune Église particulière. Un tel archevêque est dit archevêque titulaire.

Archevêque métropolitain Ornement extérieur de l'écu d'un archevêque métropolitain.

En principe, l'office de métropolitain est joint au siège archiépiscopal de sorte que l'archevêque qui est l'ordinaire d'un archidiocèse est le métropolitain d'une province ecclésiastique.

La grande majorité des archevêques catholiques sont aussi métropolitains, c'est-à-dire à la tête d'une province ecclésiastique.

L'archevêque détient, d'une part la juridiction spirituelle sur son diocèse que l'on appelle ainsi un archidiocèse, et d'autre part, un certain droit de regard sur les évêques de sa province. Son rôle est essentiellement d'organiser la coopération entre les diocèses, mais il n'a pas d'autorité à proprement parler sur les diocèses de sa province autres que le sien (appelés diocèses suffragants).

Les archevêques métropolitains portent le pallium.

Archevêque non métropolitain

Il existe des archidiocèses auquel l'office de métropolitain n'est pas joint. Au 1er septembre 2013, leur nombre était de quarante-huit. Un tel archidiocèse est dit archidiocèse non métropolitain et l'archevêque qui en est l'ordinaire est dit archevêque non métropolitain.

Archevêque non métropolitain suffragant Cette section adopte un point de vue français et doit être internationalisée (janvier 2024).

Certains archidiocèses non métropolitains sont suffragants d'un archidiocèse métropolitain ; l'archevêque d'un tel archidiocèse est dit archevêque suffragant. Il s'agit en général de sièges autrefois métropolitains ayant perdu ce privilège au profit d'une autre ville voisine devenue plus importante, et à qui l'on conserve cependant la dignité archiépiscopale.

C'est le cas, en France, de huit archidiocèses :

Archevêque non métropolitain exempt

D'autres archidiocèses non métropolitains ne sont suffragants d'aucun métropolitain ; l'archevêque qui est l'ordinaire d'un tel archidiocèse est dit archevêque exempt ou sujet immédiat du Saint-Siège. Cette situation résulte toujours d'une particularité historique ; c'est le cas, par exemple, de :

Monaco ou le Liechtenstein peuvent aussi être jugés trop petits (malgré leur caractère souverain) pour justifier la création d'une province ecclésiastique, tout en voyant ainsi reconnaître au siège de leur capitale un caractère national.

Archevêque primat Article détaillé : Primatie. Cette section adopte un point de vue français et doit être internationalisée (janvier 2024).

Certains archevêques métropolitains jouissent également du titre de primat, qui leur garantit une juridiction théorique sur plusieurs provinces. Les autres primaties provinciales ne sont plus portées depuis les années 1960-1970, à l'exception en France des titres suivants qui restent uniquement honorifiques (cf. canon 438 du Code de droit canonique) :

Il existe également en France les titres historiques suivants, correspondant au territoire actuel des provinces ecclésiastiques :

D'autres titres historiques français ont existé, mais les diocèses auxquels ils correspondaient ne sont plus les archidiocèses métropolitains d'une province ecclésiastique :

Archevêque patriarche

Deux archevêques métropolitains jouissent encore du titre de patriarche, purement honorifique (cf. canon 438 du Code de droit canonique) :

Archevêque titulaire

Enfin, les archevêques ou évêques titulaires sont des prélats pourvus de la dignité épiscopale, mais n'ayant aucune juridiction diocésaine. Cette dignité est toujours accordée aux nonces apostoliques, ainsi qu'à des membres de la Curie romaine, qui jouissent ainsi d'une plus grande stabilité en cas de changement de pape.

Archevêque-évêque

L'on appelle « archevêque-évêque » :

Dans les Églises catholiques orientales

Le code des canons des Églises orientales, qui régit les Églises catholiques orientales, reconnaît le titre d'archevêque majeur à certains primats, à la tête d’Églises autonomes et membres de la Congrégation pour les Églises orientales. Le titre, créé en 1963 pour le chef de l'Église grecque-catholique ukrainienne, correspond au titre patriarcal de Catholicos des Églises orthodoxes. Il en existe actuellement quatre :

Dans l'Église anglicane

Article connexe : Liste des provinces ecclésiastiques anglicanes.

La communion anglicane compte quarante provinces ecclésiastiques, la plupart comptant un ou plusieurs archevêques, et six petites églises rattachées différemment. Chacune de ces provinces ou églises est autonome. Les sièges les plus connus sont ceux de l'Église d'Angleterre, Canterbury (chef spirituel de l'Église d'Angleterre et de la communion anglicane) et York. Ces deux archevêques sont des « pairs spirituels » (spiritual peers) et donc membres de la Chambre des lords britannique.

Dans les églises luthériennes

Relevant généralement du système presbytérien synodal, les églises luthériennes ont conservé certaines des formes héritées du système épiscopalien et certaines ont des archevêques. C'est le cas en Suède, en Finlande, en Lituanie et en Allemagne où l'église luthérienne est non seulement l'héritière directe des structures catholiques d'avant la Réforme mais aussi suffisamment nombreuse pour avoir deux niveaux hiérarchiques.

Un archevêque suédois célèbre est Lars Olof Jonathan Söderblom, qui s'est illustré dans le domaine de l’œcuménisme. C'est à Uppsala que se trouve le siège du seul archevêque de l'Église de Suède.

Dans l'Église orthodoxe

Dans les Églises orthodoxes, à l’origine, l'archevêque était l'évêque qui présidait les conciles de sa province, synonyme de métropolitain. Dans la pratique orthodoxe actuelle, le mot a plusieurs usages distincts :

  1. Usage grec : titre porté par un évêque qui est aussi primat (Chypre, Grèce, Crète). Les patriarches sont aussi appelés archevêques de la ville où est situé leur siège épiscopal, tandis que tous les autres évêques titulaires sont métropolites.
  2. Usage russe : titre porté par un évêque titulaire qui a reçu une distinction honorifique intermédiaire entre le rang des simples évêques et celui des métropolites.
  3. Usage roumain : il se conforme à la signification originelle du mot.

Notes et références

  1. (en) Liste des archidiocèses non métropolitains (consulté le 4 octobre 2013)
  2. « Canon 438 », sur droitcanonique.fr, 1983.
  3. « 1948- Folklore religieux: le Primat de Bretagne bénit les chalutiers et goélettes », sur Belgavox | Videos D'archives Belges, 16 juin 2021 (consulté le 28 février 2023)

Voir aussi

Liens externes