Arc de Germanicus

Arc de GermanicusL'arc de Germanicus sur les quais de la Charente à Saintes.Présentation
Type Arc routier
Destination initiale Arc routier
Dédicataires Tibère, Julius Caesar Drusus, Germanicus
Style Romain
Architecte Inconnu
Construction an 18
Propriétaire Ville de Saintes (d)
Patrimonialité Logo monument historique Classé MH (1905)
Site web Ville de Saintes Arc de Germanicus
Localisation
Pays Drapeau de la France France
Département Charente-Maritime
Région Nouvelle-Aquitaine
Commune Saintes
Coordonnées 45° 44′ 45″ N, 0° 37′ 44″ O
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L'arc de Germanicus est un arc de l'Antiquité romaine érigé à Saintes (Mediolanum Santonum) en l'an 18 ou 19 pour l'empereur Tibère, son fils Drusus et son neveu et fils adoptif Germanicus. L'arc de Germanicus fait l’objet d’un classement au titre des monuments historiques par arrêté du 5 juillet 1905.

Historique

L'arc de Germanicus a été vraisemblablement édifié en l'an 18 ou 19. Il est dédié à l'empereur Tibère, à son fils Drusus et à son neveu et fils adoptif Germanicus. Il ne s'agit pas d'un arc de triomphe. Sa construction a été financée par un riche et illustre citoyen de Saintes, Caius Julius Rufus.

Il s'agit d'un arc routier à deux baies initialement bâti à l’arrivée de la voie romaine Lyon - Saintes (Lugdunum – Mediolanum Santonum), au niveau du pont romain sur la Charente.

Il fut restauré en 1666 puis, sur proposition de Prosper Mérimée en 1843 l'arc fut déplacé à vingt-huit mètres de son emplacement pour des travaux sur les quais de la Charente,. L'arc fut restauré en 1851.

Dédicace et datation

L'arc de Germanicus (Saintes).

La dédicace sur l’attique est très abîmée pour la partie nommant l’empereur Tibère et son fils Drusus. La dédicace à son neveu et fils adoptif Germanicus, mieux conservée, permet de dater l’arc à l’année 18 ou 19 : elle a donné au monument sa dénomination usuelle.

En latin :

GERMANICO R TI(beri) AVG(usti) F(ilio)
DIVI AVGVSTI NEP(oti) DIVI IVLI PRONEP(oti) AVGVRI
FLAM(ini) AVGVST(ali) CO(n)S(uli) II IMP(eratori) II
TI(berio) CAESAR
PONTIF(ici) MAX{s}(imo) IMP(eratori) VIII B(unicia) POT(estate)
DRO CAESARI F(ilio)
NEP(oti) DIVI IVLI
PONTIFICI AVGVRI

Traduction :

« À Germanicus César, fils de Tibère Auguste, petit-fils du divin Auguste, arrière-petit-fils du divin Jules, augure, flamine augustal, consul pour la deuxième fois, salué imperator pour la deuxième fois, etc. »

Sous la dédicace, l’inscription sur l’entablement donne le nom du donateur C. Iulius Rufus, ainsi que son ascendance. Elle est répétée sur chaque face de l’arc.

En latin :

C(aius) IVLIVS C(ai) IVLI CATVANEVNI F(ilius) RVFVS
SACERDOS ROMAE ET AVGVSTI AD ARAM
C(aius) IVLI C(ai) IVLI CTVANEVNI F(ilius) RVFVS C(ai) IVLII AGEDOMO NEPOS EPOTSOROVIDI PRON(epos) V
GVSTI RAM QVE EST AD CONFLVENTRV D(e)

Traduction : « Caius Julius Rufus, fils de Caius Julius Catuaneunius, petit-fils de Caius Julius Agedomopas, arrière-petit-fils d’Epotsovirid(i)us, inscrit dans la tribu Voltinia, prêtre de Rome et d’Auguste à l’autel qui se trouve au Confluent, préfet des ouvriers, a fait à ses frais (cet arc). »

L'arc de Germanicus et la Charente à Saintes.

Les difficultés d'établissement du texte, très abîmé, ont longtemps fait lire Otuaneunius pour le nom du père de Rufus et Gedemo pour celui de son grand-père.

Ces noms peuvent se comprendre ainsi en langue gauloise : Catu- (combat) et Aneunos (inspiré ?) et Agedomopatis (aux manières / au visage d'enfant).

L'affirmation de cette généalogie témoigne de la conscience aristocratique de Rufus et de l'ancrage de sa famille à la tête de la cité des Santons. Julius Gedemo fut le premier membre de la famille à recevoir la citoyenneté romaine, clairement grâce à Jules César, peut-être lors de la Guerre des Gaules ou peu après. Rufus est le premier membre du lignage à adopter un nom complètement romain et à ne pas garder un surnom d'origine celtique : on constate ainsi la romanisation progressive et choisie de ces notables gaulois.

Rufus, notable gaulois et citoyen romain de troisième génération, est également connu comme prêtre de Rome et d'Auguste par sa dédicace trouvée sur l'amphithéâtre antique de Lugdunum (Lyon), désigné ici comme « Confluent ». À Lugdunum, en effet, se trouvait l'autel des trois Gaules, dit « autel du Confluent », élevé par Drusus en 12 av. J.-C., où se réunissaient une fois par an les représentants des cités des « trois Gaules ».

Notes et références

Notes

  1. Sorte de porte d'entrée de la ville romaine.

Références

  1. « Arc de Triomphe », notice no PA00105247, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture
  2. Romain CHARRIER, « L'Arc romain dit de GERMANICVS », sur mediolanum-santonum.fr, 18 juillet 2019 (consulté le 4 décembre 2019)
  3. « Arc de Germanicus », sur ville-saintes.fr (consulté le 4 décembre 2019)
  4. CIL XIII, 1036 = Inscriptions Latines des Trois Gaules, 148
  5. L. Maurin, Inscriptions latines d'Aquitaine (ILA) Santons, Bordeaux, 1994, no 7
  6. Xavier Delamarre, Dictionnaire de la langue gauloise, Errance, 2008.

Voir aussi

Bibliographie

Articles connexes

Liens externes