Dans l'article que nous présentons ci-dessous, nous souhaitons nous plonger dans le monde fascinant de Anastasio Cuschieri. Dans cette optique, nous explorerons ses origines, son évolution dans le temps et son importance dans la société actuelle. Anastasio Cuschieri a fait l'objet de débats et d'études par des experts de diverses disciplines, qui ont apporté des connaissances précieuses qui nous permettent de mieux comprendre son influence sur nos vies. A travers cet article, nous vous invitons à réfléchir sur Anastasio Cuschieri et à découvrir des aspects que vous ignoriez peut-être sur ce sujet.
Naissance | |
---|---|
Décès | |
Nationalité | |
Activités |
A travaillé pour |
---|
Anastasio Cuschieri (1876-1962) est un poète, homme politique et philosophe maltais.
Il a occupé la chaire de philosophie à l'Université de Malte (1901-1939).
Cuschieri est né à La Valette, sur l'île de Malte, le 27 janvier 1876. Il entre dans l'Ordre des Carmes le 25 avril 1891, à l'âge de 19 ans. La même année, il entame son cursus institutionnel en philosophie et en théologie à l'Université de Malte. Il prononce ses vœux le 28 août 1892. Après avoir terminé ses études universitaires en 1898, Cuschieri est ordonné prêtre et envoyé à Rome, en Italie, pour poursuivre des études de philosophie et de théologie à l'Université grégorienne des Jésuites. En 1901, il devient docteur en philosophie et docteur en théologie.
À son retour à Malte en 1901, Cuschieri est aussitôt nommé professeur de philosophie à l'Université de Malte. C'est là, un an plus tard, en 1902, qu'il obtient la chaire de philosophie, fonction qu'il occupa pendant trente ans. Durant cette période, tout en enseignant la philosophie à l'université, en tant qu'orateur doué, il est fréquemment appelé à intervenir auprès de diverses assemblées et il est particulièrement apprécié dans le registre des discours religieux. Il est choisi à deux reprises pour exercer la responsabilité de supérieur provincial des Carmes de Malte (1906-1910 ; 1913-1916).
Sur le plan culturel, Cuschieri est profondément amoureux de la langue italienne et de la culture latine. Pendant de nombreuses années, il fait partie du jury des examinateurs en langue et littérature italiennes. Nombre de ses premiers poèmes sont écrits en italien et il continue à composer des poèmes italiens raffinés durant toute sa vie. Un recueil de ceux-ci est paru dans Poeti Maltesi d'Oggi d'Oreste Tencajoli (Rome, 1932). Toutefois, Cuschieri compose également des poèmes d'une grande acuité en langue maltaise, surtout à partir de 1909 (après y avoir été chaleureusement encouragé par Napoléon Tagliaferro). Il publie ceux-ci dans divers périodiques culturels et religieux. En raison de ses magnifiques poèmes faisant l'éloge de la langue maltaise, il gagne le nom de il-poeta tal-kelma Maltija (le poète de l'idiome maltais). Cependant, dans les cercles religieux, il est également connu sous le nom de il-poeta tal-Madonna (le poète de la Sainte Vierge).
Cuschieri s'implique également dans la politique. Ses premiers engagements sont en lien avec son amour pour la culture latine et, avec d'autres, il décide que la culture de Malte doit être définie en termes latins plutôt qu'anglo-saxons. Un motif d'opposition avec le gouvernement colonial britannique protestant de Malte. Son engagement politique revêt aussi une dimension sociale prononcée. En 1921, alors que son activité politique prenait de l'ampleur, il fut encouragé par une visite à Malte du jésuite Charles Plater à accepter l'invitation de l'Unione Cattolica San Giuseppe (Syndicat des travailleurs catholiques de Saint-Joseph) à devenir le premier directeur d'un cercle d'études dont l'objectif était de de donner accès aux ouvriers à l'éducation. Cet organisme a été pensé par l’Église catholique pour éloigner les ouvriers des enseignements et de l’action socialistes. Cela correspondait avec les idées politiques conservatrices de Cuschieri.
Après 1921, l'engagement politique de Cuschieri se poursuit. L'arrivée au pouvoir de Benito Mussolini en Italie en 1922 le fait se tourner - comme beaucoup d'autres à Malte - vers le fascisme avec une fascination et un attrait croissants. Comme beaucoup d'autres néo-thomistes, Cuschieri voit une grande congruence entre la position philosophique des scolastiques et la philosophie italienne du fascisme. Cuschieri devient au fil du temps ouvertement fasciste, ce qui est reconnu comme avéré aussi bien à Malte qu'en Italie. En 1932, il est élu au Parlement sous la bannière du Parti nationaliste pro-italien (mais jamais officiellement fasciste) comme représentant des diplômés universitaires.
Cuschieri était un fervent défenseur du scolasticisme aristotélico-thomiste. Tout au long de sa vie, par formation et par vocation, il a toujours fait partie de la branche orthodoxe de cette école. Bien qu'il fût versé dans les écrits et les doctrines de Thomas d'Aquin, il n'a jamais nourri ni cultivé un esprit entièrement spéculatif, même s'il semble avoir été tout à fait capable de subtilités et de distinctions absconses. Toutefois, son inclination personnelle le porte surtout vers l'application des principes thomistes et scolastiques, en particulier pour répondre aux besoins de son public dans les domaines pastoraux.
À sa manière, et même idéologiquement, Cuschieri fait en quelque sorte partie du mouvement néo-thomiste qui s'est développé après le pontificat du pape Léon XIII, qui a donné une grande impulsion, principalement pour des raisons politiques, au mouvement. Tout cela prend fin avec la Seconde Guerre mondiale, jusqu'à laquelle les scolastiques thomistes entretinrent une sorte de relation amoureuse avec le fascisme, qui convenait très bien à Cuschieri.
Après la chute du fascisme et la fin de la guerre, Cuschieri poursuit son travail pastoral et académique. Tout au long de sa vie, il a aimé le sport, en particulier le football. Néanmoins, en grandissant, il préfère jouer au billard, notamment au sein du Civil Service Sports Club dont il est membre. Il aime également fréquenter ses amis, en particulier les membres de l'Akkademja tal-Malti (Académie de la langue maltaise), et discuter de l'actualité, de la littérature et de la philosophie.
Le 15 août 1959, Cuschieri subit un grave revers de santé. Il reste alité au couvent des Carmélites de La Valette et devient progressivement paralysé. Sa maladie et ses souffrances durent trois ans. Le 17 juillet 1962, il reçoit les derniers sacrements et huit jours plus tard, le 25 juillet 1962, il décède.
Un recueil de poésie de Cuschieri a été publié en 2012. En dehors de ses poèmes, Cuschieri a très peu publié de son vivant. Néanmoins, il a laissé un grand nombre de manuscrits. Ceux-ci ont été versés aux archives des Carmélites de La Valette. La plupart d'entre eux ont été dactylographiés par Cuschieri lui-même, et parfois annotés de sa propre main. Tous sont en italien. Les écrits qui contiennent un contenu philosophique (c'est-à-dire en dehors des essais purement religieux ou dévotionnels) sont les suivants :