Alexandre Marinesko

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Alexandre MarineskoAlexandre Marinesko sur un timbre moldave de 2008.Biographie
Naissance 2 janvier 1913
Odessa
Décès 25 novembre 1963 (à 50 ans)
Saint-Pétersbourg
Sépulture Cimetière Bogoslovskoïe
Nom dans la langue maternelle Олександр Іванович Маринеско
Nationalité soviétique
Allégeance Union soviétique
Formation École maritime d'Odessa (d)
Activités Officier de marine, sous-marinier
Autres informations
Armes Marine soviétique, marine de guerre
Grade militaire Kapitan 3-go ranga
Conflit Front de l'Est
Distinctions
Plaque commémorative

Alexandre Ivanovitch Marinesko (en russe : Александр Иванович Маринеско, roumain : Alexandru Marinescu), né à Odessa le 15 janvier 1913 et mort le 25 novembre 1963 à Léningrad, est un Officier de marine et sousmarinier soviétique d'ascendance roumaine et ukrainienne, Héros de l'Union soviétique.

Biographie

En 1930, il entre à l'École Navale d'Odessa dont il sort en 1933 pour être affecté à la Flotte de la mer Noire, où il sert sur les unités Vladimir Ilitch Oulianov et Flotte Rouge, puis se spécialise à Leningrad en torpilles, électricité et lutte sous-marine, pour être nommé à bord du sous-marin Щ-306 Пикша (le "Brochet") de la Flotte de la Baltique.

En mars 1936, Staline rétablit les grades dans l'Armée rouge et dans la flotte : Marinesko est nommé lieutenant, puis, en novembre 1938, commandant en second. Il suit des cours de plongée de combat à Sébastopol, sauve la vie d'un camarade au péril de la sienne pendant un entraînement et reçoit pour cela l'Ordre de l'Étoile rouge. Peu après, il est nommé commandant en second du sous-marin Л-1 Ленинец ("Léninetz"), puis du sous-marin ПЛ М-96 dont il devient, en 1940, le commandant. Son grade le plus élevé dans la marine soviétique fut celui de capitaine de 3e rang.

En 1942, durant la Seconde Guerre mondiale, il parvient à récupérer une machine de codage Enigma à bord d'un sous-marin allemand coulé et reçoit pour cela l'Ordre de Lénine.

Alexandre Marinesko sur un timbre russe de 2015.

Fin 1943, il prend les commandes du sous-marin S-13 avec lequel il coule au canon l'unité allemande Siegfried, ce qui lui vaut l'Ordre du Drapeau rouge. Le 30 janvier 1945, il torpille le navire-hôpital allemand devenu transporteur : Gustloff, qui coûte 5 300 à 7 700 morts, l’une des plus grandes catastrophes maritimes de tous les temps, et, le 10 février 1945, un autre transporteur, le Steuben, qui évacuait vers Swinemünde des blessés et des réfugiés embarqués à Pillau et Gotenhafen dans le cadre de l’opération Hannibal. Outre ces trois navires, il coula un petit cargo.

Les quatre torpilles du 30 janvier 1945 étaient surnommées « Pour la mère-patrie », « Pour le peuple soviétique », « Pour Leningrad » et « Pour Staline ». La dernière fit long feu et dut être retirée du tube puis désamorcée en catastrophe, tandis que les trois premières touchèrent le Gustloff, qui coula en trois quarts d’heure.

Le Gustloff et le Steuben étant de grosses unités, Marinesko fut le commandant de sous-marin soviétique ayant le plus fort tonnage ennemi coulé à son actif, avec 42 000 tonnes.

Vie privée et hommages

Avant la guerre, son adhésion au Parti communiste de l'Union soviétique fut refusée en raison de ses « mœurs douteuses » : c’était un séducteur qui, en outre, s’adonnait aux jeux de hasard avec ses hommes à bord des unités sur lesquelles il servait, et qui échappa à la dégradation seulement parce que nageurs de combat et sous-mariniers étaient rares, donc précieux dans la marine soviétique. Après-guerre, sa recommandation au titre de Héros de l'Union soviétique fut rejetée par le NKVD parce qu’il avait séduit sans ordre ni autorisation une ressortissante étrangère, ce qui était considéré comme un crime à l’époque : il n’échappa au Goulag qu’en raison de ses excellentes références.

Après la guerre, il apprit que, sur le Gustloff et le Steuben, il y avait plus de civils fuyant l’avance de l’Armée rouge en Prusse-Orientale que de militaires, et sombra dans l’alcoolisme.

Mort d’un cancer à l’âge de 50 ans, il est inhumé au cimetière Bogoslovskoïe de Léningrad (aujourd’hui Saint-Pétersbourg). Ce n’est qu’en 1990, à la veille du quarante-cinquième anniversaire de la victoire, que lui fut décerné à titre posthume le rang de « Héros de l'Union soviétique ».

En Russie, il est commémoré à Kronstadt (par une plaque commémorative sur le foyer maritime où il fut cantonné), à Saint-Pétersbourg (la rue où il vécut et le Musée des forces navales sous-marines portent son nom), à Kaliningrad (par une statue et par le nom d’une promenade sur la falaise) et dans la marine marchande russe, par un cargo de 1 776 t qui porte son nom.

Références

  1. Selon sa biographie sur le site www.warheroes.ru, il est issu du mariage d'Ion Marinescu (marin militaire roumain établi à Odessa en 1893) avec Tatiana Koval, institutrice ukrainienne de Poltava.
  2. Les grands naufrages, Gérard Piouffre, First éd. p. 260
  3. Antony Beevor, La chute de Berlin, 2002

Liens externes