Albert Regnard

Albert Regnard est un sujet d'une grande actualité aujourd'hui, car il a suscité l'intérêt de nombreuses personnes à travers le monde. Depuis son émergence, elle a suscité un large éventail d’opinions et de discussions, tout en ayant un impact sur divers domaines de la société. Son importance réside dans l'influence qu'elle exerce sur la vie quotidienne des gens, ainsi que dans sa capacité à générer des changements significatifs sous différents aspects. Dans cet article, nous explorerons en détail les différentes facettes et répercussions de Albert Regnard, dans le but de fournir une analyse complète et enrichissante de ce sujet si d’actualité aujourd’hui.

Albert Regnard
portrait d'Albert Regnard par le studio Neurdein vers 1870
Biographie
Naissance
Décès
Nationalité
Activités
Autres informations
Idéologie
Mouvement

Adrien Albert Regnard dit Albert-Adrien ou Albert Regnard, né le à La Charité-sur-Loire (Nièvre)[1] et mort le à Paris[2], est un médecin, journaliste, homme politique, chefs de file du mouvement de la "Libre-pensée" et leader des étudiants blanquistes sous le Second Empire puis membre de la Commune de Paris. Sous la Troisième République, il soutiens Léon Gambetta et rentre dans l'administration publique en devenant "inspecteur général de l’assistance publique" puis membre du "Conseil supérieur des prisons" tout en continuant à militer activement pour le socialisme au sein de la Revue socialiste fondée par son ami Benoît Malon.

Biographie

Après une enfance auprès de ses parents, son père étant un greffier de justice de paix aux revenus modestes, il fait ses études au collège de Nevers puis au Lycée Charlemagne. Il devient ensuite étudiant en médecine puis passe le concours de l'Internat des hôpitaux de Paris. Il remporte à cette époque, en 1864, après une année à la Salpêtrière, le Prix Esquirol offert par la Société médico-psychologique au meilleur travail sur les maladies mentales. C'est aussi à cette période que, avec certains de ses camarades, Regnard se met à militer activement contre l'Empire[3], principalement au Quartier latin (Paris) où l'agitation étudiante est importante.

La "Libre-Pensée" et le Blanquisme sous le Second Empire

À la suite de sa traduction du livre du philosophe Ludwig Büchner, Force et Matière, on l'envoie comme représentant du courant matérialiste scientifique au premier congrès international des étudiants[4] de Liège, le 1er novembre 1865. Durant cette réunion, le pape est dénoncé très vivement et on promeut la nécessité de l'athéisme comme seul base de toutes améliorations sociales. Par la suite, le congrès est dénoncé par l'Empire et les juridictions universitaires sont sommées d'expulser sept étudiants (Germain Casse, Victor Jaclard, ect.). Regnard est sévèrement touché puisqu'on lui interdit l'entrée de toute les hospices de Paris et on l'expulse de l'Hôpital de la Charité où il travaillait[5].

1er numéro du journal "La Libre Pensée" paru le 21 octobre 1866.

Pour subvenir à ses besoins et continuer son activité, il ouvre chez lui des cours particuliers préparatoires aux examens de médecine et fonde en 1866, avec l'aide de Georges Clemenceau et Alfred Naquet (Louis Asseline, Louis Hubert Farabeuf, etc.), la Revue encyclopédique. Celle-ci en raison de son opposition au régime se voit fermée par le parquet de Paris au bout du second numéro. La même année, Regnard avec l'aide de Auguste Coudereau et Louis Asseline fonde le journal hebdomadaire La Libre Pensée dont le premier numéro paraît le 21 octrobre 1866 et en devient l'un des principaux collaborateurs en compagnie de Charles Letourneau et André Lefèvre. En 1867, il publie de violents articles contre le christianisme et écope de quatre mois de prisons à Sainte-Pélagie pour outrage à la morale publique et religieuse puis, dans le même temps, par décision de justice, le journal est fermé en février (il est aussitôt remplacé par La Pensée Nouvelle qui sera à son tour fermée). En prison, il retrouve ses camarades blanquistes du congrès de Liège dont Gustave Tridon et Victor Jaclard. Pendant deux mois, il est atteint par une fièvre typhoïde qui met sa vie en danger ainsi que sa femme Caroline qui est aussi atteinte d'une maladie dont elle mourra un an plus tard[6].

En 1868, Regnard prend part avec les étudiants en médecine à des protestations contre la liberté de l'enseignement réclamé par les jésuites. Cette même année, en raison de son exclusion de l'Académie de médecine, il est contraint d'aller soutenir sa thèse de docteur en médecine Nouvelles recherches sur la congestion cérébrale à Strasbourg. En 1869, il représente la France à l'anti-concile[7] de Naples avec Gustave Tridon et présente au nom de la délégation française un programme visant à l'élimination de la religion catholique par "tous les moyens compatibles avec la justice en comprenant au nombre de ces moyens la force révolutionnaire, qui n'est que l'application à la société du droit de légitime défense." Une fois rentré en France, il est acclamé à Lyon par les étudiants libre-penseur à l'occasion de plusieurs réunions.

Attaque de la caserne des pompiers de la Villette par les Blanquistes en 1870.

Aussi, dans le courant de l'année, on le présente à Auguste Blanqui et un projet de journal (La Renaissance) est ébauché mais ne verra jamais le jour. En effet, le 14 août 1870, des blanquistes dont Émile Eudes et Ernest Granger, les principaux lieutenants de Blanqui, souhaitent faire un coup de force en attaquant la caserne des pompiers de la Villette pour dérober des armes à feu et ainsi déclencher une insurrection dans la capitale. L'attaque échoue et les assaillants sont condamnés à la peine de mort. Regnard, avec Jules Vallès, va alors mener une campagne dans tout Paris pour demander leur grâce. La campagne est un succès et les blanquistes retrouvent la liberté dès le 4 septembre[8].

La Commune de Paris de 1871

En 1871, il participe à la Commune de Paris et est affecté comme chirurgien major dans le 134e bataillon de la garde nationale. Il écrit durant l'insurrection dans des journaux comme L'Affranchi puis à La Nouvelle République dirigés par Paschal Grousset qu'il remplace comme rédacteur en chef à partir du 15 avril. Il écrit aussi dans le journal de Auguste Blanqui La Patrie en danger, dont les bureaux sont d'abord installés chez lui, Rue des Écoles. Lors des élections du 8 février 1871, il obtient 63.000 suffrages mais n'est pas élu et très malade, il n'a la force que d'aller à quelques réunions. Regnard en plus de son activité journalistique est aussi membre d'une commission médicale comprenant notamment le médecin Léonce Levraud[9] puis, en avril, accepte le poste de secrétaire général de la Préfecture de police et travaille de pair avec Raoul Rigault, Gaston Da Costa et Alfred Breuillé.

Lors de la Semaine sanglante, il se procure un passeport et se réfugie à Londres. Condamné à mort par contumace, il vit dix ans en Angleterre en donnant des cours de français et en exerçant la médecine. Nommé plus tard examinateur adjoint à l'Université de Londres, il devient, en 1873, le correspondant politique et littéraire de la revue russe Le Viestnik Europi. Pour des raisons inconnues, il décide de faire cavalier seul et de se départir, comme Edmond Levraud, de l'émigration blanquiste dirigée alors par Émile Eudes[10].

Après l'amnistie

Caricature d'Albert Regnard par Henri Demare en 1885 dans la revue "Les Hommes d'aujourd'hui", n°205

Amnistié en 1879, Regnard ne rentre en France qu'à la fin de 1880. Il continue son activité d'écrivain et de journaliste en collaborant à L'Indépendant de Alfred Naquet et en créant, en 1881, le journal hebdomadaire La Révolution (qui ne comptera que trois numéros). La même année, il se présente aux élections dans le 14e arrondissement de Paris mais n'arrive pas à se faire élire. Opposé à la revanche contre l'Allemagne, il soutiens Léon Gambetta et à la même époque, il devient inspecteur général des services administratifs du Ministère de l'intérieur, membre du Conseil supérieur des prisons (section des établissements de bienfaisance)[11] et demeure 68 boulevard Saint-Marcel.

La Revue socialiste

Aussi, Regnard devient un collaborateur régulier et très apprécié de la prestigieuse Revue socialiste, carrefour intellectuel fondée en 1885 par le socialiste et ancien communard Benoît Malon. Il publie notamment, sous l'égide de Gustave Tridon et de son livre "Le Molochisme Juif", une série d'articles violemment antisémites et athées, intitulés "Aryens et Sémites: Le bilan du judaïsme et du christianisme".[12] Il énonce ses motivations dans le premier article:

"Voilà bien longtemps que je porte dans ma tête l'idée et le plan de ce livre où vont être établis définitivement, sur les bases inébranlables de la démonstration scientifique, l'actif de nos congénères Aryens et le passif de nos éternels ennemis, les Sémites : le moment est venu de provoquer par l’examen de leur bilan, la banqueroute du Judaïsme et du Christianisme, auxquels nous devons, outre l’abrutissement religieux, l’effroyable développement du régime capitaliste."

Il souhaite également démontrer scientifiquement "la réalité et l’excellence de la race Aryenne, de cette famille unique à laquelle l’humanité doit les merveilles du siècle de Périclès, la Renaissance et la Révolution »[13]. En 1890, il est pris dans une violente polémique avec Gustave Rouanet, collaborateur lui aussi à La Revue socialiste, mais rejetant l'antisémitisme de ce dernier. Dans une lettre adressée à Benoît Malon, Regnard affirme vouloir démissionner de la rédaction car se sent "renié" mais explique aussi "ne pas vouloir rentrer dans le débat avec le citoyen Rouanet", tout en réaffirmant aussitôt ses conceptions:

"Je nie que le Socialisme poursuive "l’Égalité des races" comme le veut notre collaborateur. Le Socialisme poursuit la solution de la Question Sociale, qui n’a rien de commun avec le problème insoluble, selon moi, du Canaque et du Parisien. J’ajoute que même en adoptant l’idée de la lutte des races, le Socialisme se place encore au vrai point de vue en défendant une race supérieure par ses qualités intellectuelles et morales, contre les empiétements d’une autre race, la juive, qui, déplorablement inférieure à cet égard, est en train de nous imposer sa domination, en raison même de la seule qualité qu’on ne puisse lui refuser : la volonté ferme et persistante d’accaparer à nos dépens, tous les biens de la terre. Le Juif est vis-à-vis de l'Aryen, comme le capitaliste vis-à-vis du prolétaire et, dans une bonne mesure, le capitalisme est une création sémitique."[14]

Par la suite, il se résigne à démissionner et annonce continuer une collaboration qui finalement n'aura pas lieu puisque Malon meurt en 1893 et que Georges Renard, son successeur, refuse progressivement l'antisémitisme au sein de la Revue. La même année, Regnard est radié de la loge maçonnique "La Renaissance" à laquelle il avait été initié en 1866[15].

Veuf, il se remarie le avec Françoise Weinmann, à la mairie du 5e arrondissement de Paris, et meurt en 1903. Il est inhumé au cimetière Montparnasse.

Œuvres

  • Essai d'histoire et de critique scientifiques à propos des conférences de la Faculté de médecine, éditeur non connu, 1865
  • Nouvelles recherches sur la congestion cérébrale, éditeur non connu, 1868
  • Funérailles de Madame A. Regnard née Caroline Delcher, morte le 23 janvier 1868, éditeur non connu, 1869, (en collaboration avec Célestin de Blignières)
  • Les principes de la Révolution et du Socialisme d'après les données de la politique scientifique, éditeur non connu, 1875
  • Études de politique scientifique. La Révolution sociale, ses origines, son développement et son but, éditeur non connu, 1876
  • L'Athéisme, éditeur non connu, 1878
  • Histoire de l'Angleterre depuis 1815 jusqu'à nos jours, éditions. Librairie Germer Baillière&Cie, 1880
  • Histoire de l'Angleterre contemporaine, éditions Alcan, 1882
  • L'État: études de politique scientifique, éditions Derveaux, 1885
  • De la mortalité dans les hôpitaux de province et de la nécessité d'une réforme radicale de l'assistance publique, éditions A. Delahaye et E. Lecrosnier, Paris, 1886
  • Chaumette et la Commune de 93: contribution à l'histoire de l'hébertisme éditions. Librairie de la revue socialiste, 1889
  • Du Droit à l'assistance ou dans quelle mesure l'assistance publique doit-elle être obligatoire, éditeur non connu, 1889
  • De l'évolution distincte du Polythéisme et du Monothéisme (Mémoire rendu au Congrès universel des libres penseurs se tenant à Paris du 15 au 20 septembre 1889), Paris, 1889
  • Aryens et Sémites. Le bilan du judaïsme et du christianisme, éditions Dentu, Paris, 1890
  • Le calendrier de l'ère révolutionnaire et sociale, avec les noms des héros de l'humanité disposés d'une façon systématique; suivi de la Bibliothèque matérialiste et socialiste, chez l'auteur, Paris, 1892
  • La renaissance du drame lyrique, 1600-1876: essai de dramaturgie musicale, éditeur non connu, Fischbacher, 1895
  • De la suppression des délits de vagabondage et de mendicité : études de politique scientifique, éditions Larose, 1898
  • Génie et folie : réfutation d'un paradoxe, éditions Doin, Paris, 1899
  • Contribution à l'Histoire de l'enseignement des sourds-muets, éditions de la Librairie de la société du recueil Gal des lois et des arrêts (Paris), 1902

Il écrit aussi une série d'articles de philosophie politique et sociale :

  • « Du respect dû à l'État et aux lois »,
  • « De la Force révolutionnaire »,
  • « Du rôle de la Commune de Paris ».

Notes et références

  1. Archives départementales de la Nièvre
  2. Archives de Paris, acte de décès n°2163, vue 10 / 31
  3. « Albert Regnard », Les Hommes du Jour,‎ , page 832 (lire en ligne)
  4. Université de Liège
  5. Albert Regnard, « M. Husson, les hôpitaux et médecins », La Patrie en danger,‎ , page 1 (lire en ligne)
  6. « Albert Regnard », Les Hommes d'aujourd'hui,‎ , p. 833 (lire en ligne)
  7. L'anticoncilio di Napoli
  8. « Albert Regnard », Les Hommes d'aujourd'hui,‎ , page 833 (lire en ligne)
  9. « Notice REGNARD Albert [REGNARD Adrien, Albert] »
  10. Maurice Dommanget, « Vie sociale: l'anniversaire de la Semaine sanglante: Emile Eudes », L'École émancipée : revue pédagogique hebdomadaire / publ. par la Fédération nationale des syndicats d'institutrices et d'instituteurs publics de France et des colonies,‎ , page 4 (lire en ligne)
  11. Dictionnaire universel des contemporains, 1893
  12. « La Revue socialiste / réd. Benoît Malon », sur Gallica, (consulté le ).
  13. Albert Regnard, « Aryens et Sémites », La Revue socialiste,‎ , pages 500-502
  14. Albert Regnard, « Correspondance », La Revue socialiste,‎ , page 348
  15. André Combes, « Les loges de France et d'Algérie, l'antisémitisme et l'affaire Dreyfus », Archives Juives, no 43,‎ (lire en ligne)

Sources

  • Zeev Sternhell, La Droite révolutionnaire : 1885-1914, les origines françaises du fascisme. Première édition : éditions du Seuil, coll. « L'Univers historique », Paris, 1978, 441 p., (ISBN 2-02-004844-2). Réédition, augmentée d'un essai inédit : éditions Fayard, Paris, 2000, 436 p., (ISBN 2-213-60581-5).

Liens internes

Liens externes